Le 15 janvier 2022, je suis partie du Québec. J’allais rejoindre mon chum, Daniël, qui est néerlandais, dans sa ville natale: Amsterdam. Après avoir vendu mes meubles, ma voiture et fait le tri de toutes mes possessions, j’ai mis ma vie dans 2 valises et j’ai pris l’avion. Après m’être cherchée pendant plusieurs années, incertaine de ce que je voulais, jamais je n’avais été aussi certaine d’une décision dans ma vie.
Ayant déjà vécu à l’étranger plusieurs fois, je me sentais très zen à l’idée de recommencer l’expérience. En plus, Amsterdam étant une grande capitale d’Europe, je n’avais aucun doute que l’adaptation serait facile, ou du moins plus facile que d’autres endroits où je m’étais expatriée par le passé.
J’étais loin de me douter que 2022 serait l’année la plus intense de ma vie. Voici une petite rétrospective des 12 derniers mois…
Obtention du visa
Le 17 octobre 2021, on appliquait pour mon « permis de résidence pour partenaire ». On devait raconter notre histoire et inclure des preuves de notre relation, incluant des photos, captures d’écran de conversations, etc. Puisque nous avions eu une relation longue distance jusque là, on espérait que ce serait suffisant. C’est le processus le plus stressant que j’ai jamais vécu. Il y avait tellement de papiers à fournir, incluant une preuve que je ne suis pas mariée au Canada. Pour ce faire, il fallait commander la preuve au Directeur de l’État civil du Québec.
Ce que je n’avais pas compris au départ, c’est qu’il fallait également faire légaliser le document pour qu’il soit éligible. Le 17 décembre, donc 2 mois plus tard, nous recevons donc un message que ma preuve de non-mariage doit être légalisée, sinon ma demande de visa sera rejetée. J’ai donc fait authentifier le document par un notaire, puis approuver par la Chambre des notaires du Québec. Le 24 décembre, je me suis ensuite rendue à l’Ambassade des Pays-Bas à Ottawa pour faire légaliser le document, pour me faire dire que le processus québécois n’était pas éligible et que je devrais refaire le processus au fédéral. Les seules provinces et territoires éligibles pour légalisation de documents au Canada pour utilisation aux Pays-Bas sont: Alberta, Colombie-Britannique, Manitoba, Ontario, Île-du-Prince-Edouard et les Territoires du Nord-Ouest. J’avais complètement manqué cette information sur le site web.
Pour les autres provinces, il faut donc faire le processus avec Affaires Globales Canada. Les temps d’attente au fédéral étaient cependant de minimum 3 mois. J’ai éclaté en sanglot devant le diplomate néerlandais au comptoir. 3 mois d’attente pour être enfin avec la personne que j’aime après 1 an de longue distance en pandémie, ça me semblait insoutenable. Puis j’allais probablement perdre l’offre d’emploi que j’avais obtenu, car ils n’attendraient pas 3 mois de plus…
Je n’avais pas appréhendé que ce processus serait extrêmement émotif. Ne pas savoir si ton visa sera accepté et si tu pourras finalement commencer une vie avec ton chum. Te sentir si près, mais toujours avec le risque que tout puisse s’écrouler si le visa est refusé. À chaque étape un niveau de stress invivable. Et Daniël à 5500 km qui se sentait tellement impuissant…
Après avoir pleuré toutes les larmes de mon corps à Ottawa, je suis passée en mode solution. Refaire le processus au fédéral serait trop long, je devais trouver autre chose. J’ai donc appelé au Consulat des Pays-Bas à Toronto (j’étais trop gênée de retourner à l’Ambassade d’Ottawa après avoir pleuré devant le diplomate) et leur ai demandé s’ils accepteraient de légaliser un document québécois authentifié en Ontario. Après avoir obtenu la confirmation que ce serait le cas, j’ai appelé au Gouvernement de l’Ontario pour leur demander s’ils peuvent authentifier un document issu par le Gouvernement du Québec. Après qu’ils aient confirmé que si un notaire ontarien authentifiait le document, ça ne posait aucun problème, j’ai cherché un notaire à Ottawa (quant à m’être déplacée!). Avec chance, j’en ai trouvé un en 5 minutes et qui pouvait me donner un rendez-vous le jour même.
Prochaine étape après la visite chez le notaire ontarien: faire authentifier le document par le Gouvernement de l’Ontario. Leur bureau étant à Toronto, il allait falloir m’y rendre en personne. Quant à faire la route, j’allais donc faire légaliser le document par la suite par le Consulat des Pays-Bas à Toronto, plutôt que de retourner à l’Ambassade d’Ottawa. Après des heures à rafraîchir la page web dans l’espoir qu’un rendez-vous au consulat se libère dans un délai respectable, j’ai obtenu un rendez-vous pour le 29 décembre.
Accompagnée de mes parents et ma soeur, qui m’ont supportée tout au long de ce processus et vécu les montagnes russes d’émotions avec moi, nous avons conduit jusqu’à Toronto. Après avoir attendu quelques heures au Gouvernement de l’Ontario pour faire authentifier le document, je me suis rendue à mon rendez-vous au Consulat des Pays-Bas, stressée comme jamais. Le niveau de soulagement quand la diplomate a mis l’étampe sur mon document est indescriptible. J’ai ensuite couru au Staples (Bureau en Gros) le plus proche pour scanner le document et l’envoyer à Daniël le plus rapidement possible pour qu’il le fasse parvenir au responsable de notre dossier à l’immigration.
Deux jours plus tard, le 31 décembre 2021, nous recevions la réponse officielle: mon visa était approuvé. Non mais, quelle façon de clôturer l’année en beauté!
Les préparatifs de départ
J’avais déjà avisé mon emploi que je partirais sous peu, donc, dès l’obtention de mon visa, j’ai donné mon 2 semaines de pré-avis et j’ai réservé mes billets d’avion pour le 14 janvier 2022. J’avais donc 2 semaines pour mettre mes affaires en ordre et tout quitter.
Cette fois, je n’entreposerais pas tout chez mes parents. Je partais pour une durée indéfinie et si je revenais, je recommencerais à zéro. Pas question de revenir dans une ancienne vie. J’ai donc mis tous mes meubles sur Marketplace, j’ai fait le tri de mes choses et ai fait plein de cadeaux à mes amies et j’ai vendu ma voiture. J’ai annulé toutes mes assurances et j’ai mis mes affaires en ordre. Ça, c’était la partie facile.
Le plus dur, c’était d’être encore en plein coeur de la pandémie. Non seulement ça voulait dire que je ne pouvais pas voir trop de gens avant de partir, par peur de propager le virus, mais je devais aussi tester négatif avant mon vol, sous peine d’être refusée à bord. Après tous les efforts pour se rendre là, ce n’était pas un risque que je voulais prendre. J’ai donc dit bye à la plupart de ma famille et amies à distance, par vidéo ou message. C’était brise coeur, mais je me concentrais sur le nouveau chapitre qui approchait et j’arrivais à contrôler mes larmes.
Arrivée aux Pays-Bas
En arrivant à Amsterdam, Daniël m’attendait avec le plus gros sourire. Je lui ai sauté dans les bras et dit « Je t’aime » pour la première fois (awwwwww). Puis, nous nous sommes dirigés vers l’hôtel. Après avoir posé mes valises, nous sommes tout de suite repartis, puisque nous avions réussi à obtenir un rendez-vous la journée-même pour prendre mes empruntes digitales et photo dans un bureau de l’immigration à La Haye. Après un vol de nuit pendant lequel je n’avais pas réussi à dormir du tout, je vous laisse imaginer à quoi ressemble ma photo officielle sur ma carte de résidente…
J’avais réservé une chambre d’hôtel pour 2 semaines, pensant que ce serait suffisant pour trouver un appartement et emménager… Quelle bonne blague! Clairement mes attentes était erronées.
J’avais préalablement commencé à chercher un appartement pendant la semaine avant d’arriver, simplement pour me rendre compte que c’était une vraie perte de temps. Avec la crise du logement aux Pays-Bas, la plupart de appartements mis en ligne partent le jour même. Pendant 2 semaines, nous sommes allés à une quinzaine de visites, parfois pour nous faire dire que l’appartement était déjà loué au moment où on arrivait au rendez-vous. En plus, les appartements qu’on visitait n’avaient rien d’impressionnant. De magnifiques immeubles centenaires, mais rénovés de façon cheap avec une mauvaise isolation, une répartition des pièces douteuse (chambre trop petite pour un lit queen?), une cage d’escalier dangereuse (la plupart des cages d’escaliers dans les immeubles d’époque à Amsterdam ont gardé la cage d’escalier originale, avec des marches si étroites qu’on peut seulement y mettre la pointe des pieds et une largeur si petite qu’il serait impossible de monter avec des sacs d’épicerie dans les bras) et, bien sûr, un grand risque d’infestation de rats pour un immeuble si vieux entouré de canaux.
Nous étions découragés. Puis, je suis tombée sur un nouveau développement immobilier complètement neuf, dans ce nouveau quartier appelé Oostenburg, qui était le vieux quartier industriel. Pour ceux qui connaissent Montréal, c’est l’équivalent de Griffintown. Nous sommes donc allés visiter et j’ai eu un immense coup de coeur. Immeuble moderne avec grande cage d’escaliers et ascenseur, grandes fenêtres et environ le double de superficie que dans les quartiers historiques. Le seul hic: il allait falloir patienter 2 mois pour que la construction soit terminée. Ne voyant pas de meilleure option, nous avons signé, puis pris nos valises et avons emménagé chez les parents de Daniël, dans la pittoresque ville royale de Baarn.
Les premiers mois
C’est déjà quelque chose d’arriver dans un nouveau pays, mais quand tu emménages avec tes beaux-parents en plus, c’est next level. Surtout qu’on ne s’était pas rencontrés auparavant…. C’était vraiment une scène du genre: « Bonjour, moi c’est Marie-Gil. Enchantée de vous rencontrer. J’emménage chez vous aujourd’hui. » Disons que ce n’est pas comme ça que j’avais imaginé développer une relation avec eux. Mais bon, la vie a fait en sorte que ça s’est passé comme ça et je suis reconnaissante qu’ils aient eu la générosité de nous accueillir pour 2 mois, nous enlevant le stress de trouver une autre résidence temporaire en attendant notre appartement et nous sauvant 2 mois de loyer par le même coup. Avec un peu de recul, même si c’était intense, ça m’a aussi permis de développer une belle relation avec ma belle-famille, à un niveau qui aurait probablement pris beaucoup plus de temps sinon. La famille est tellement importante pour moi et dans des circonstances où la mienne est à plusieurs milliers de kilomètres, je suis contente d’avoir trouvé une famille adoptive qui m’a accueillie à bras ouverts.
Dans les premiers moments après notre arrivée, nous avons également dû nous occuper de toute la paperasse liée à l’arrivée dans un nouveau pays : s’inscrire à la municipalité, obtenir un numéro BSN (sans lequel on ne peut rien faire), ouvrir un compte bancaire, obtenir un numéro de téléphone local, démarrer le processus d’intégration. J’étais contente que Daniël soit là pour m’aider à traduire et me soutenir durant toutes ces étapes.
Peu de temps après nous être installés dans la chambre d’adolescent de Daniël, j’ai commencé mon nouvel emploi. J’étais tellement excitée, ça faisait plus d’un an que je rêvais de ce poste pour cette compagnie et j’allais enfin commencer! Malheureusement, ça ne s’est pas passé comme prévu. Quelques événements se sont produits et ont fait en sorte de me faire réaliser que je les valeurs de la compagnie pour laquelle je travaillais ne correspondaient pas du tout aux miennes et que j’allais devoir trouver autre chose. Mais avec tout ce qui se passait, je ne pouvais pas être en recherche d’emploi en plus, j’ai donc continué jusqu’à temps que le reste de ma nouvelle vie se place un peu.
En plus de réaliser que j’étais malheureuse à mon nouvel emploi, la saga appartement s’est avérée beaucoup plus difficile que prévu: livraisons de meubles aux mauvaises dates, produits en rupture de stock, mauvais services à la clientèle… ça n’arrêtait plus! Une autre surprise fût aussi que l’appartement fût livré non-peinturé, ce qui n’est pas l’information que nous avions reçue. Nous étions directement sur le gyproc. Nous avons donc fait le primer et la peinture après le travail, parfois jusqu’à minuit le soir, avec seulement quelques lampes pour nous éclairer. Nous étions complètement brûlés. Disons que ça a aussi poussé notre jeune couple à apprendre à se connaître rapidement dans des situations non-évidentes, où nous étions fatigués et à bout de patience.
Puis, les meubles ont commencé à arriver petit à petit et nous sommes enfin emménagés dans notre nouveau chez nous. Il restait des choses à faire, mais au moins on pouvait enfin avoir notre intimité et commencer notre vie à deux. Maintenant que ce stress était passé, je pouvais me concentrer sur la question de mon emploi. Je n’étais pas heureuse. J’étais tout le temps fatiguée et je ne me reconnaissais plus. Le dimanche, je stressais en pensant avoir à travailler le lundi. Non seulement je ne partageais pas les valeurs de la compagnie, mais je me suis aussi vite rendue compte que ce que je pensais être mon emploi de rêve ne l’était pas du tout. Je me suis laissé quelques mois de plus, puis, après avoir trouvé un nouvel emploi, j’ai pris la décision de quitter à la fin du mois de juillet. Et tout à coup, la vie est devenue plus légère. J’ai vite retrouver qui j’étais et ça a confirmé que j’avais pris la bonne décision.
Intégration aux Pays-Bas
Au cours de l’été et d’un changement d’emploi, j’ai aussi eu la brillante idée de choisir ce moment pour commencer à apprendre le Néerlandais. Bien que je parle déjà plusieurs langues, je me suis vite rendue compte que d’avoir à apprendre une langue non-latine allait être un défi un peu plus grand. J’ai choisi l’école NedLes pour mes cours, puisqu’ils offrent un mode d’apprentissage différent, axé sur la conversation et l’apprentissage rapide. J’avais donc des cours deux fois par semaine. Chaque cours dure une heure et comprend seulement de la conversation. La matière, on doit l’apprendre nous-même à l’aide d’un processus en ligne avant le cours. Ça demande environ 3-4 heures de préparation par cours. Bien que cette méthode soit assez intense, je dois dire que j’étais impressionnée de mon niveau après seulement deux mois. Par contre, avec le début d’un nouvel emploi en août, avec une charge de travail et des responsabilités assez grandes, c’était trop. J’ai donc décidé de prendre une pause dans mon apprentissage de la langue pour me laisser quelques mois pour me sentir à l’aise dans mon nouvel emploi et recommence donc seulement mes cours dans quelques semaines, soit en février.
Pour mon intégration obligatoire, j’ai 3 ans pour atteindre le niveau B1 en Néerlandais. Je suis maintenant au niveau A1 et ça devrait me prendre environ 6 mois de cours intensif supplémentaires pour atteindre le niveau B1. Je devrai aussi passer un examen de culture néerlandaise afin d’obtenir le droit à la citoyenneté néerlandaise.
Autre chose importante à penser était mon permis de conduire. Les Pays-Bas permettent à une personne étrangère de conduire pendant 6 mois aux Pays-Bas avec son permis étranger. Après cette période, le permis n’est plus valide. Il fallait donc que j’obtienne un permis de conduire néerlandais. Heureusement pour moi, les Pays-Bas ont une entente avec le Québec, qui permet aux Québécois vivant aux Pays-Bas de simplement échanger leur permis de conduire québécois pour le néerlandais sans refaire d’examen de conduite. L’échange se fait dans l’autre sens également. Donc, si je reviens vivre au Québec un jour, je pourrai simplement faire l’échange pour un permis québécois.
Les voyages & les visites
Une des raisons pour lesquelles j’avais hâte de vivre en Europe était également pour pouvoir voyager dans plusieurs autres pays européens à petits prix, quelque chose qui est difficile à faire à partir de Montréal. Et j’en ai bien profité! Au cours de la dernière année j’ai pu voyager à en France, en Italie, en Norvège et en République Tchèque, en plus d’un voyage dans une autre région des Pays-Bas.
J’ai aussi eu droit à quelques visites à Amsterdam. Trois amis de Montréal ont fait le détour par Amsterdam pendant leur séjour en Europe pour venir me voir et découvrir ma nouvelle vie aux Pays-Bas. Ça m’a fait le plus chaud au coeur. Lorsque j’ai annoncé mon départ l’an dernier, tout le monde s’est empressé de me dire que cette fois, je partais vivre dans une destination accessible, avec des billets d’avions directs à prix abordables et que je pouvais être certaine qu’on viendrait me visiter. Il y avait tellement d’enthousiasme pour mon nouveau pays d’adoption et tellement de promesses qui ont été faites, que mes attentes de visites étaient grandes. Puis, petit à petit, toutes mes amies ont eu d’autres priorités. Soudainement les Pays-Bas n’étaient pas une destination si intéressante pour aller y passer même seulement quelques jours. Soudainement, il n’y avait plus aucun intérêt à voir où j’habite et à quoi ressemble ma vie dans ce nouveau pays. Soudainement, ça allait devoir être moi qui fasse l’effort de voir mes amies à chaque fois. Bien sûr, c’était ma décision de partir dans un autre pays. Je comprends donc que ce n’est pas la responsabilité de mes amies de payer le billet d’avion pour venir me voir. C’est juste que quand tout le monde te dit de t’attendre à des visites, et qu’après c’est raison après raison de ne pas venir, tu te rends compte que c’était des paroles dites sur le coup de l’excitation qui n’avaient pas vraiment été réfléchies au préalable. Mais bon, j’ai maintenant bien appris ma leçon et je ne m’attends plus à aucune visite. Mais reste que ça m’a fait bien chaud au coeur que quelques amis fassent l’effort. J’ai aussi eu droit à quelques visites d’amis qui vivent en Europe, qui m’ont fait bien plaisir aussi.
Puis, mes parents et ma soeur sont venus me visiter, malheureusement pendant une période où il se passait beaucoup de choses au travail, mais le bonheur de leur faire découvrir ma nouvelle vie et de les voir dans mon nouvel environnement était indescriptible.
Il était aussi important pour moi de me garder du temps (et des jours de vacances!) pour retourner au Canada voir ma famille et mes amis. Ce que je n’avais pas réalisé, c’est que lorsque je suis partie, j’étais tellement concentrée sur l’excitation de ce nouveau chapitre et sur la liste de choses à faire, que je n’avais jamais vraiment fait mon deuil. Le deuil de ne plus aller chez mes parents relaxer la fin de semaine, le deuil de ne plus voir ma meilleure amie à chaque semaine, le deuil des soupers de filles les soirs de semaine, le deuil d’être si bien entourée de gens que j’aime profondément à la maison. Ça m’a frappée lorsque je suis retournée au Canada en octobre. J’ai essayé de voir le plus de gens possible et de présenter Daniël à toutes les personnes qui me sont chères qui ne l’avaient pas encore rencontré. C’était mission impossible de réussir à avoir tout le monde disponible en même temps et ce fût une semaine prenante pour Daniël qui naviguait dans des conversations majoritairement en français. Les derniers jours ont été extrêmement éprouvants émotionnellement, alors que je réalisais ce que j’ai quitté. Je ne regrette aucunement ma décision et je suis vraiment heureuse dans ma nouvelle vie. Mais j’ai aussi pris conscience du sacrifice que ce choix de vie demande et il fallait que j’en fasse le deuil. Il fallait que je devienne en paix avec le fait que ma relation avec mes amies et ma famille allait maintenant être différente et que c’est ok.
La fin de l’année
Les derniers mois de l’année auront été les plus beaux et les plus sereins pour moi. Daniël et moi avons enfin trouvé un rythme de vie qui nous convient et nous avons enfin eu droit à la période « lune de miel » à laquelle nous n’avons pas pu goûter pendant les premiers mois, étant simplement en mode survie. Bien sûr, c’était différent de ne pas célébrer le temps des Fêtes avec ma famille, mais je me concentre sur la prochaine visite. Mon défi pour la prochaine année sera de trouver un équilibre qui me convient entre prendre mes jours de vacances pour continuer à explorer le monde et revenir au Québec voir ma famille et mes amis.
Après maintenant une année complète aux Pays-Bas, je me sens chez moi à Amsterdam. Je connais bien la ville, j’ai adopté le mode de transport local (le vélo!), j’ai des repères, j’ai des amis locaux, j’ai ma petite routine et je me sens bien. Les derniers 365 jours auront été intenses, mais m’auront également beaucoup fait grandir.